Puigdemont tend la corde avec des menaces de mouvement

Puigdemont est très attentif à tout ce qui se passe à Madrid et aux signes, chaque jour plus évidents, que la majorité d'investiture est blessée par des fissures qui transcendent le contexte électoral, même si Moncloa s'efforce d'expliquer aux élections européennes et aux nouvelle campagne qui commence aujourd'hui, les désaccords parlementaires avec leurs partenaires.

Le retrait « in extremis » de la loi foncière, afin de ne pas perdre un nouveau vote après la défaite de cette semaine dans la réglementation de la prostitution, a été suivi par des affrontements au sein de la coalition lors de cinq autres votes en plénière du Congrès. , dans lequel le PSOE et Sumar ont voté divisés. Celui du Sahara (PSOE contre et Sumar pour), de l'Ukraine (PSOE pour et Sumar contre), investir 2 pour cent du PIB dans la défense (PSOE pour et Sumar contre), le respect des droits de l'homme dans les dictatures en latin Amérique (PSOE pour et Sumar contre) et élections libres au Venezuela (PSOE pour et Sumar contre).

À Madrid, le Congrès des députés est devenu la vitrine irréfutable d’une majorité d’investiture incapable de parvenir à un consensus minimal pour gouverner. Et tandis qu'en Catalogne, l'ancien président de la Generalitat Carles Puigdemont a commencé à émettre, dans des conversations téléphoniques et dans des échanges de messages portables, l'avertissement qu'il est prêt à aller jusqu'à la motion de censure si le CPS exécute son pacte avec ERC et ne permet pas que sa tentative d'investiture se poursuive.

On peut penser qu’il s’agit d’une stratégie de pression dans les négociations en coulisses sur l’avenir de la Generalitat, actuellement très conditionnées et ralenties par les élections européennes. Et que Puigdemont, par conséquent, bluffe. C'est la thèse de la Moncloa et du PSC, convaincus que Junts n'osera jamais participer à une motion de censure pour renverser Pedro Sánchez avec l'aide du PP et de Vox. Ses messages sont des « fanfaronnades » de la part de quelqu'un qui, selon son analyse, sait que tout est perdu et qu'il doit prendre du recul.

Au-delà du caractère littéral des messages que véhicule Puigdemont, son entourage, où ils le connaissent bien, ne croit pas non plus qu'il recule. Bien qu'il y ait un voile de silence sur les négociations en Catalogne, Junts sait, dans la connaissance mutuelle que les deux partis indépendantistes entretiennent, que les Républicains doivent laisser passer l'investiture de Salvador Illa, quelle qu'elle soit, car ils ils n'ont même pas de leader avec lequel participer à nouveau à un processus électoral (Oriol Junqueras resterait disqualifié malgré l'amnistie, ou du moins c'est la « chanson » qui leur vient des tribunaux).

Cela coïncide avec ce qui se passe en ERC. Ses deux conditions pour l'investiture d'Illa sont deux exigences également de Junts, et que l'ERC veut s'approprier dans son état de quasi-mort, à savoir le pacte fiscal et le référendum. Mais au sein d’ERC, si l’on gratte un peu, on voit que la crise est si profonde qu’ils n’excluent pas que, même sans satisfaire à ces deux revendications, ils finissent par détourner le regard et laisser Illa gouverner.

Ce scénario laisse Puigdemont et Junts hors jeu, comme le soulignent les socialistes, mais il faudra voir ce que fera Puigdemont après le 9J et une fois confirmé où progressent les pactes de l'ancien ministre de la Santé. L'ancien président de la Generalitat a également reçu l'idée répandue par la Moncloa que, même s'il retire le soutien de ses sept députés à Madrid, cela n'aura pas de conséquences sur la durée de la législature, car Sánchez ne convoquera pas d'élections générales.

Mais l’avenir après 9J reste à écrire. Ce message officiel de la Moncloa doit être soumis au criblage du contexte électoral et au fait que nous sommes dans un moment où tous les partis jouent des tours, même en sachant qu'il est inévitable que viendra le moment où le départ des égéries ne peut pas être étiré davantage. Ainsi, les signaux que Sánchez envoie sur sa volonté de continuer à Moncloa, même s'il ne parvient pas à faire adopter un seul projet de loi, pourraient être inversés en quelques mois, dans la mesure où l'usure de la bunkérisation au sein du gouvernement, sans capacité législative, est très vaste. Personnellement et aussi pour le sigle du parti.

Les porte-parole du PSOE se sont empressés hier de « vendre » la thèse selon laquelle sa faiblesse parlementaire est absolument circonstancielle et qu'elle sera recomposée après les élections européennes. Malgré le fait que le « feedback » qui leur vient de leurs partenaires est tout le contraire.

Après le 9J, les partenaires, tous lésés par ce dernier cycle électoral, devront marquer encore plus leurs divergences avec le PSOE. Dans certains cas, ils ont aussi un profond besoin de vengeance, car ils se sentent victimes de leurs pactes avec le PSOE.

Ainsi, le PNV, une fois la Lendakaritza bouclée et après avoir tiré les leçons des erreurs commises, ne s'associera en aucun cas avec Sumar. L'ERC devra hausser la barre de ses revendications s'il ne veut pas devenir un parti subsidiaire des socialistes en Catalogne et à Madrid au cas où l'investiture d'Illa serait confirmée.

En fait, cette thèse socialiste selon laquelle tout sera réglé au lendemain des élections européennes, et que les partenaires retrouveront la raison et se montreront plus collaboratifs, est, selon ERC, « un canular conscient ».

Les partenaires et Sumar veulent peut-être que Sánchez reste au pouvoir, mais ils veulent aussi voir comment il se vide de son sang à Moncloa, dans une proportion similaire aux dommages que lui ont causés ses accords avec les socialistes.

IRESTE, plus connu sous le nom d'Institut de Recherche d'Enseignement Supérieur aux Techniques de L'électronique, est un média spécialisé dans le domaine de l'électronique.