Le dilemme auquel est confronté l’Iran : attaquer Israël ou pas

Israël et tout le Moyen-Orient attendent dans une attente longue et tendue la possibilité d'une attaque iranienne imminente en réponse au bombardement des forces de défense contre le consulat du régime des mollahs à Damas survenu il y a onze jours. L'opération israélienne a entraîné la mort de sept responsables du Corps des Gardiens de la révolution islamique, dont le commandant de la Force Al Qods au Liban et en Syrie, le général de brigade Mohamed Reza Zahedi, et son adjoint, le général Mohamed Hadi Haj Rahimi.

Les médias américains ont rapporté hier qu'Israël se préparait déjà à une réponse dans les 48 heures. La Maison Blanche a par ailleurs assuré ce vendredi qu'une attaque iranienne était « réelle et viable », sans préciser quand elle pourrait survenir. Ce n'est pas en vain que le chef du commandement central de l'armée américaine (CENTCOM), le général Michael « Erik » Kurilla, a tenu jeudi une réunion à Tel-Aviv avec les plus hauts responsables militaires israéliens pour coordonner la réponse à une éventuelle agression iranienne.

Par ailleurs, la mission iranienne auprès des Nations Unies a publié jeudi après-midi une déclaration assurant que l'éventuelle réponse du régime à Israël aurait pu être évitée si le Conseil de sécurité avait condamné l'attaque de Damas. Plusieurs pays ont demandé à leurs ressortissants d’éviter de se rendre en Israël dans un climat de tension maximale.

La grande question du moment ne semble pas tant être de savoir si le régime des mollahs mènera une forme d'agression contre les intérêts d'Israël ou ceux de son principal allié, les États-Unis, au Moyen-Orient, mais plutôt quand et comment cette réponse se produira. Jusqu’à présent, conscient de son infériorité militaire, Téhéran a toujours évité une confrontation directe avec Israël.

Dans sa guerre asymétrique et presque invisible contre « l’ennemi juré sioniste », la République islamique a choisi depuis le 8 octobre – et avant cette date – de frapper Tel Aviv et Washington par le biais d’une pléthore de forces par procuration dispersées dans toute la région. Malgré une rhétorique de plus en plus belliqueuse, le régime né en 1979 sait qu’une réponse israélienne pourrait signifier sa fin. « Dans l’ensemble, Israël est plus puissant que l’Iran, et une attaque à grande échelle pourrait entraîner des représailles massives et menacer la survie du régime de Téhéran », conclut Gerald M., professeur émérite de sciences politiques à l’université Bar Ilan, à LA RAZÓN. Steinberg. Dans le même esprit, Ronen Zeidel, professeur au Centre Moshe Dayan de l’Université de Tel Aviv, prédit que « si Téhéran réagit immédiatement, il mettra en danger ses intérêts nationaux, comme son programme nucléaire, les sanctions internationales ou une réaction plus large d’Israël et des États-Unis.  » Rejoint ».

De son côté, le spécialiste des affaires iraniennes Daniel Bashandeh rappelle ce journal que « depuis le déclenchement de la crise, l'Iran est resté en retrait. Malgré les attaques israéliennes en Syrie, l’Iran n’a pas répondu directement. En effet, les dirigeants iraniens n’entreront pas en conflit direct si cela met en danger le système politique actuel. C’est leur mode opératoire depuis le 7 octobre, notamment en ce qui concerne la crise à Gaza et les fronts ouverts entre Israël et le Hezbollah.»

« Nous devons également faire la différence entre ce qui se passe à l’extérieur des frontières perses et à l’intérieur. « L’avantage de l’Iran réside dans sa puissance régionale qui sert à dissuader les menaces. » «La politique étrangère de l'Iran consiste à garantir la survie du régime iranien et c'est sur cette base que les calculs sont effectués. Les dirigeants perses devront donc évaluer si le fait d’entrer en conflit sert réellement à maintenir le pouvoir en Iran », explique l’analyste politique à LA RAZÓN.

Parallèlement, les dirigeants iraniens sont conscients que la situation de tension et la rhétorique belliqueuse jouent un rôle positif pour le régime dans une période de forte contestation interne, particulièrement marquée depuis la fin 2022. En ce sens, Bashandeh affirme que « dans la mesure où elle façonne le En raison de la puissance et de la dynamique politique d’Israël et de l’Iran, leurs dirigeants politiques ont tendance à s’appuyer sur la confrontation plutôt que sur la diplomatie pour renforcer leur pouvoir interne. Le caractère imprévisible de la menace israélienne et iranienne permet aux dirigeants d’obtenir le soutien interne nécessaire pour rester au pouvoir. « Aucun ne fera un faux pas qui entraînerait une perte de pouvoir à l'intérieur de ses frontières, surtout si l'on prend en compte le contexte national des deux pays : les dirigeants sont interrogés de différentes manières par une grande partie de la population. »

Par conséquent, le régime des mollahs peut se retrouver pris entre la rhétorique, la nécessité de tenir parole, un investissement important dans la guerre et l’urgence plus pressante de survivre. « Le régime iranien est confronté à une décision difficile : ses dirigeants ont investi des ressources massives dans des armes destinées à attaquer Israël, et une erreur dans cette réponse pourrait être perçue comme une faiblesse. Mais si l’Iran attaque, la réponse israélienne sera dévastatrice », résume le professeur Steinberg.

Pour toutes ces raisons, une opération contre Israël à travers des forces d’interposition comme le Hezbollah, le puissant parti milice libanais, ou les rebelles yéménites, les deux fronts les plus actifs depuis le 8 octobre dernier, semble à l’heure actuelle l’hypothèse la plus plausible. Comment et quand restent un mystère qui tient en haleine toute la région. Pour Bashandeh, le régime pourrait utiliser la situation actuelle pour « recentrer l’attention sur son programme nucléaire comme mesure de dissuasion ». De cette manière, l’Iran pourrait contrecarrer les intentions d’Israël de conditionner l’agenda international et les pressions pour reprendre les négociations. »

IRESTE, plus connu sous le nom d'Institut de Recherche d'Enseignement Supérieur aux Techniques de L'électronique, est un média spécialisé dans le domaine de l'électronique.