Puigdemont demande à Otegi de suspendre son mandat de prison au TC

Carles Puigdemont insiste pour que le Tribunal Constitutionnel (TC) suspende provisoirement l'ordre de détention et d'arrestation que le magistrat de la Cour Suprême (TS) Pablo Llarena maintient en vigueur contre lui. L'ancien président de la Generalitat a envoyé ses arguments en faveur de l'application de la mesure conservatoire au tribunal des garanties, quelques jours seulement après que le TC ait admis que son recours en protection soit traité avec le vote contre cinq magistrats.

Comme l'a appris LA RAZÓN, le leader de Junts réitère à la Cour Constitutionnelle que le maintien en vigueur de cette ordonnance de prison lui cause un préjudice irréparable en ne lui permettant pas d'exercer ses fonctions de parlementaire (il est député du Parlement). Quelque chose qui, selon sa défense, réalisé par l'avocat Gonzalo Boye, viole le droit fondamental de participation politique consacré à l'article 23 de la Magna Carta.

En outre, Puigdemont utilise le précédent d'Arnaldo Otegi dans le « cas Bateragune » pour étayer son affirmation selon laquelle ce qu'il considère comme un préjudice irréparable ne devrait pas continuer à être causé. Et après que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) ait annulé la condamnation du leader d'EH Bildu pour avoir tenté de reconstruire Batasuna, la Cour suprême a ordonné une nouvelle procédure, en raison du manque d'impartialité du tribunal, et Otegi s'est adressé à la Cour constitutionnelle pour obtenir protection, à laquelle il a également demandé de suspendre provisoirement la décision de la Cour suprême. Le leader d'Abertzale a soutenu, comme Puigdemont maintenant, que ne pas suspendre l'ordre de répétition du procès lui causerait un préjudice irréparable au cas où le TC finirait (comme c'est arrivé) par lui accorder une protection et que l'ordre de répéter le procès de « l'affaire Bateragune » restait lettre morte). Il serait ainsi condamné à une « peine de banc », déplorait-il, et au « repos et à la souffrance » qui en résulteraient, surtout – soulignait-il – « lorsque les peines ont déjà été purgées ».

En novembre 2021, la Cour constitutionnelle a suspendu le procès d'Otegi (qui avait déjà purgé les six ans de prison auxquels il avait été condamné pour avoir tenté de reconstruire Batasuna, une ville interdite) par mesure de précaution.

L’exercice du poste de député

La défense de Puigdemont voit dans cette décision un précédent qui, selon elle, nous empêche de tourner désormais le dos à l'ancien président. Son raisonnement est clair : si le TC a alors compris que ne pas suspendre la décision de la Cour suprême de répéter le procès porterait préjudice à Otegi en le forçant à siéger à nouveau sur le banc, il devrait à plus forte raison reconnaître maintenant que ne pas annuler l'ordonnance de prison à son encontre signifie perpétuer l'atteinte portée à son droit d'exercer des fonctions de député. D'autant plus, souligne-t-il, que la Cour Constitutionnelle elle-même a déclaré inconstitutionnel le vote délégué que Puigdemont exigeait pour pouvoir exercer son travail de parlementaire catalan.

Mais, en outre, Puigdemont comprend que le refus du TC d'accorder la suspension provisoire qu'il réclame impliquerait le rejet de son recours en protection, qu'il a présenté pour tenter de renverser le refus de la Cour suprême d'accorder l'amnistie pour le délit de détournement de fonds pour lequel il est poursuivi.

À cet égard, il invoque la jurisprudence de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) qui souligne – soutient son avocat – que dans le cas où une violation des droits est constatée, il est obligatoire d'accorder la suspension provisoire demandée.

En juillet dernier, le leader de Junts a demandé au TC de suspendre l'ordonnance de prison prononcée contre lui par Llarena, qui l'empêche de retourner en Espagne s'il ne veut pas être arrêté. Son intention était que les magistrats se saisissent de l'affaire en urgence (de manière très prudente). Mais la Cour constitutionnelle a finalement choisi de traiter sa demande sans cette urgence, par mesure de précaution.

La protection, au printemps

Une fois qu'une pièce séparée sera ouverte pour traiter cette demande de suspension, le TC écoutera les arguments des deux parties : outre Puigdemont, le parquet, le parquet et Vox doivent s'exprimer. Avec ces mèches, la plénière prendra une décision, qui ne devrait pas prendre plus d'un mois et demi.

Il faudra encore du temps au TC pour statuer sur son recours en protection, une décision qui n'est pas attendue avant le printemps. Si le tribunal des garanties lui accorde enfin protection, le refus de la Cour suprême d'accorder l'amnistie à Puigdemont serait sans effet, ce qui signifierait un nouveau désastre entre les deux tribunaux, l'annulation des condamnations pour fraude ERE encore récentes (maintenant en attente de ce que dit la Cour de Justice de l'UE).

Llarena a refusé d'accorder l'amnistie pour le délit de détournement de fonds contre Puigdemont, comprenant qu'il y avait un but lucratif à financer le « procés » avec des fonds publics, dans la mesure où il n'avait pas à débourser cet argent de sa poche.

IRESTE, plus connu sous le nom d'Institut de Recherche d'Enseignement Supérieur aux Techniques de L'électronique, est un média spécialisé dans le domaine de l'électronique.