Le journal allemand Bild a publié aujourd’hui un document secret géré par les forces armées allemandes (Budeswher), selon lequel Il pourrait y avoir une escalade significative des tensions entre l’OTAN et la Russie à partir de février de cette année.. Ainsi, le rapport dévoilé présente un scénario dans lequel le Kremlin mettrait fin à l’offensive sur l’Ukraine en juin et, à partir de juillet, Moscou commencerait par une série d’actions contre les pays de l’Alliance atlantique qui, dans un premier temps, pourraient être des cyberattaques « et d’autres formes de guerre hybride » contre les pays baltes., la Lettonie, la Lituanie et l’Estonie, ainsi que la Finlande. Ensuite, des « affrontements » auraient lieu, que la Russie utiliserait comme prétexte pour lancer des exercices militaires à grande échelle sur son territoire et en Biélorussie.
Dès octobre, la Russie pourrait commencer à déplacer des troupes et des missiles à moyenne portée vers la région de Kaliningrad et, dès décembre, provoquer un conflit frontalier dans le Corridor de Suvalki, une partie de la frontière polono-lituanienne d’environ 70 kilomètres, située entre la Biélorussie et la région russe de Kaliningrad, et que de nombreux analystes définissent comme le « talon d’Achille de l’OTAN ». En fait, comme l’explique Stephen Hall, professeur de politique, de relations internationales et de Russie à l’Université anglaise de Bath, à BBC Mundo, « les forces armées russes et biélorusses se sont intensivement entraînées ensemble dans le passé pour pouvoir prendre cette zone et parvenir à maintenir les forces de l’OTAN à l’écart. »
Ces actions ont également été planifiées coïncidant avec la situation aux États-Unis, sans leader clair en raison des élections qui auront lieu le 5 novembre et cela conduira à l’investiture du nouveau président du pays le 20 janvier 2025. Dans cet « interrègne », la Russie, avec le soutien de la Biélorussie, répéterait l’invasion de l’Ukraine en 2014 sur le territoire de l’OTAN. En mai 2025, l’Otan mobiliserait 300 000 soldats, dont quelque 30 000 de la Bundeswehr, dans le cadre des mesures de confinement, selon le rapport révélé par Bild.
Le document, qui se définit comme une formation à ce qui pourrait arriver, détaillerait mois par mois les mesures que la Russie et l’OTAN prendraient. Selon les médias allemands, tel serait le plan élaboré par Boris Pistorius (SPD), ministre fédéral de la Défense, pour préparer la Bundeswehr à une éventuelle attaque russe. En tout état de cause, l’authenticité du document n’a pas encore été confirmée par le ministère de la Défense.
Le journal Bild lui-même ne peut pas évaluer la probabilité d’un tel scénario sur la base du rapport secret. Un porte-parole du gouvernement n’a pas voulu évaluer l’existence possible ou non du document, mais a déclaré qu' »envisager différents scénarios, même s’ils sont extrêmement improbables, fait partie du travail militaire quotidien, notamment en matière de formation ». Il pourrait donc s’agir de matériel de formation destiné à préparer l’armée allemande à la pire urgence possible.