L’UE oblige l’Espagne à réduire sa dette de 1% par an

Les ministres de l’Économie et des Finances des Vingt-Sept sont parvenus à un accord accord pour réformer les règles fiscales européennes après qu’une réunion d’urgence ait été convoquée par vidéoconférence juste avant les vacances de Noël. Après deux heures de réunion, le tant attendu fumée blanche. Le texte final tente d’établir un balance délicate entre les exigences minimales de discipline budgétaire, tout comme l’Allemagne et le faucons du nordet des marges de manœuvre pour fixer la réduction de la dette et du déficit, comme le demandent la France et le pays du sud.

Le temps presse, puisque le les règles budgétaires incluses dans le Pacte de stabilité entreront à nouveau en vigueur en 2024, après des années au congélateur, pour faire face aux ravages économiques consécutifs à la pandémie.

La première vice-présidente, Nadia Calviño, a expliqué après l’accord que le dernier texte proposé par l’Espagne avait l’approbation « unanime » des partenaires communautaires et que l’accord final « garantit la réduction durable et progressive des ratios de déficit et d’endettement »tout en intégrant un composante « contracyclique » qui « protège » les investissements publics dans la transition verte, la numérisation, la politique sociale ou la sécurité et la défense. Jusqu’à présent, les pays européens ont pu injecter de l’argent public sans restrictions pour remédier aux ravages économiques, mais le taureau a pris fin. Malgré les changements, les limites imposées la dette et le déficit resteront inchangés : 60% et 3%.

Même si l’accord semblait sur la bonne voie la semaine dernière – après que la présidence espagnole a présenté un document reprenant bon nombre des revendications des faucons menés par l’Allemagne –, au dernier moment La France a montré ses désaccords avec cette approche, dans des revendications également partagées par d’autres pays du sud, comme l’Italie. Paris a affirmé que les pays qui connaissent des déficits excessifs de plus de 3 % doivent pouvoir réduire leur déficit structurel annuel – non lié à la situation économique – de manière pourcentage inférieur s’ils mènent des réformes qui stimulent l’économie dans des domaines comme la double transition énergétique et numérique pour ne pas étouffer la croissance.

Cette réforme des règles budgétaires visait initialement à adapter les trajectoires de réduction de la dette aux circonstances particulières de chaque pays après les prélèvements d’argent public ces dernières années, mais L’Allemagne a eu du mal à garantir que cela soit accompagné d’« objectifs mesurables ». Par ailleurs, les pays ayant un déficit inférieur à 3 % du PIB – la limite fixée par le Pacte – devront également réduire leur déficit de manière préventive pour pouvoir faire face à d’éventuelles crises et constituer un coussin en période de prospérité.

Enfin, les pays qui, comme L’Espagne dépasse 90% de la dette publique, elle doit la réduire de 1% par an –ce qui équivaudrait à un ajustement de 15,6 milliards seulement en 2024 pour notre pays – alors que ceux qui ont une dette entre 60% et 90% doivent le faire à 0,5% par an. Concernant le déficit, ceux qui dépassent le seuil de 3% doivent également procéder à un ajustement d’au moins 0,5% annuellement. Quant à ceux qui n’ont pas atteint ce chiffre, le déficit structurel – non lié à la situation économique – doit être de 1,5% avec un rythme d’ajustement primaire – sans compter les taux d’intérêt – de 0,4% par an qui pourra être ramené à 0,25% si la période d’adaptation est portée à sept ans.

Dans un premier temps, le Les pays européens doivent envoyer des plans quadriennaux à Bruxelles qui peut être étendu à sept s’ils s’engagent à investir davantage dans la double transition verte et numérique. Les pays ayant un faible déficit mais une dette élevée devront atteindre 1,5% de déficit tandis que ceux ayant une dette inférieure à 90% pourront réduire leur coussin à 2%.

Paris et Rome estimaient que le texte initial de la présidence espagnole ne protégeait pas les investissements à l’heure de fortes hausses des taux d’intérêt dues à la politique de la BCE. Pour répondre à cette préoccupation, un mécanisme transitoire afin que les pays ayant un déficit supérieur à 3% puissent réduire le chiffre d’ajustement en tenant compte de l’augmentation des taux d’intérêt au cours de la période 2025-27 selon les critères de la Commission européenne.

Cet accord final doit maintenant être négocié avec le Parlement européen et la Commission européenne. Les nouvelles règles fiscales entreront en vigueur courant 2024 avec des répercussions sur les budgets 2025.

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