La séance plénière du Conseil général du pouvoir judiciaire (CGPJ) débattra aujourd’hui d’une proposition de neuf membres de l’institution qui défendent que les juges « ne puissent pas comparaître devant les commissions d’enquête » promues par le mouvement indépendantiste sous le couvert de la « lawfare » pour être interrogés sur leurs actions juridictionnelles. Comme l’a appris LA RAZÓN, ces députés conviennent que, selon la Constitution, « il n’y a aucune possibilité de contrôle du Parlement sur le pouvoir judiciaire ». En fait, ils défendent que la Magna Carta exclut les résolutions judiciaires du champ d’action des commissions d’enquête, une « garantie » constitutionnelle qu’ils utilisent comme représentant de l’indépendance du pouvoir judiciaire par rapport au Parlement.
L’intention des membres du bloc conservateur qui s’opposent à ce que les juges répondent à l’appel plus que prévisible des commissions déjà en cours au Congrès et de celles qui sont sur le point d’être créées à l’avenir, est que la Plénière soutienne cette conclusion. et précisent, en outre, que les éventuelles responsabilités encourues par les magistrats ne sont exécutoires que par le CGPJ ou par les tribunaux compétents, mais qu’ils ne peuvent « en aucun cas » être interrogés au siège parlementaire sur « une éventuelle intention personnelle » dans l’adoption. décisions, ses décisions juridictionnelles ou sur la justification de ces résolutions.
De même, ils souhaitent que le Conseil exhorte les présidents du Congrès et du Sénat à procéder « d’urgence » à la nomination des membres du CGPJ, en procédant à un renouvellement en attente depuis cinq ans en raison de l’absence d’accord entre le PSOE et le PP, un « épisode regrettable » qu’ils jugent « indigne d’un pays démocratique dans l’Europe du XXIe siècle ».
« Les déni d’aujourd’hui, les réalités de demain »
L’opinion de la majorité du CGPJ coïncide pour s’opposer à cette intention, en faisant appel au « lawfare, « soumettre les juges au contrôle » des Cortès pour leurs résolutions. Face à une situation « d’extrême gravité », avec des qualificatifs « injurieux » et des accusations contre des juges d’actes criminels, ils comprennent que le CGPJ ne peut pas garder le silence et est obligé de donner « une réponse plus énergique ». Surtout, soulignent-ils, parce que la feuille de route du mouvement indépendantiste « se réalise ponctuellement » et ils craignent que les attaques contre le pouvoir judiciaire se multiplient à l’avenir, « car les dénégations d’aujourd’hui sont les réalités de demain ». Pour cette raison, ces neuf membres assurent qu’il est temps de « donner de la sécurité aux juges qui peuvent se sentir inquiets » dans l’exercice de leurs pouvoirs juridictionnels face à ce qu’ils qualifient de tentative de faire connaître au public de prétendues « actions abjectes ». du pouvoir judiciaire. pour la discréditer.
Ces conseillers déplorent également que les magistrats aient dû faire face à ces attaques « sans même que la présidence des deux Chambres n’exerce un rappel à l’ordre » et sans qu’aucun membre du Gouvernement n’ait discrédité ces accusations « mensongères », ce qui a généré une « inquiétude logique et profonde ». » chez les membres de la carrière judiciaire.
Les conclusions avec lesquelles ils espèrent obtenir le soutien de leurs collègues montrent également leur méfiance à l’égard des appels au calme qui, disent-ils, ne cherchent pas à résoudre les problèmes générés mais plutôt à faire taire les réactions contre ces attaques pour « entreprendre un nouveau pas dans cet outrage contre les pouvoirs juridictionnels », dans ce qu’ils appellent « une dérive d’authentique harcèlement du Pouvoir Judiciaire ».
Sans soutien constitutionnel
Face à ce panorama, les députés opposés à la responsabilité des juges devant le Parlement soulignent qu' »il n’y a pas une seule disposition dans la Constitution qui confère au Pouvoir Législatif un quelconque contrôle sur le Pouvoir Judiciaire ». Et ils utilisent l’article 117 de la Constitution pour défendre que les juges « sont soumis uniquement à l’État de droit, et non au contrôle des Cortès », et qu’ils ne peuvent donc être dérangés « en aucune manière » dans l’exercice de leurs fonctions.
Et concernant les accusations « très rejetables » de la porte-parole parlementaire de Junts, Miriam Nogueras, les neuf députés rappellent que le pouvoir judiciaire « n’est pas soumis aux tribunaux et ne peut pas non plus imposer des actes de contrôle, comme la création de commissions de recherche » qui ils tiennent pour acquis car « tout ce qui est redouté ces derniers temps se produit, malgré les dénégations momentanées ».
Les accords d’investiture et les attaques du mouvement indépendantiste répondent, comme ils le dénoncent, à une « stratégie calculée » qui consiste à imputer aux juges des résolutions d’intention politique, pour ensuite « exiger la responsabilité dans cet aspect politique qui ne peut correspondre qu’aux Chambres ». d’où on arriverait à la justification qu’ils devraient faire l’objet d’une enquête au Parlement », une intention qu’ils n’hésitent pas à qualifier de « scabreuse ».
Les députés supposent que ces convocations de magistrats auront lieu et qu’ils seront menacés d’un éventuel délit de désobéissance, comme cela s’est déjà produit à deux reprises lorsque le Parlement a tenté sans succès de confier au magistrat de la Cour suprême Pablo Lucas, chargé de contrôle du CNI, se déclarent sur l’espionnage du mouvement indépendantiste avec le programme « Pegasus ». « Cette possibilité ne peut être exclue, aussi inadmissible soit-elle », affirment-ils.