Que se passe-t-il si votre demande d'asile est refusée en Espagne ? : 100 137 demandes en sept mois

Dimanche dernier, une émeute a eu lieu dans l'une des salles d'accueil des immigrants de l'aéroport Adolfo Suárez Madrid-Barajas. Selon les informations de la Confédération espagnole de la police (CEP), un groupe de citoyens mauritaniens et maghrébinssur les presque quatre-vingts internés dans ces centres, « ont tenté de s'enfuir après avoir appris qu'ils a rejeté certaines de ses demandes d'asile« . La situation a atteint une telle extrême que les agents en poste au poste frontière de cet aéroport ont été contraints, une fois de plus, de demander des renforts.

En juin déjà, un autre syndicat de police, JUPOL, mettait en garde contre l'effondrement des salles d'accueil après l'arrivée massive de citoyens mauritaniensplus précisément « les femmes voyageant avec des enfants » à travers la compagnie Royal Air Maroc. Les agents ont alors souligné qu'il s'agissait de personnes qui escale à Madrid, avec destination finale vers les pays d'Amérique du Sudet qui demandent l’asile dans notre pays dès leur arrivée.

Un problème plus courant qu’on pourrait le penser, c’est pourquoi ils ont insisté la nécessité d'activer les « visas de transit »pour éviter l'augmentation du nombre de personnes sur les vols avec escale en Espagne, qui profitent de l'escale sur le territoire espagnol pour demander l'asile.  » Autrement dit, ont-ils affirmé fin des soi-disant « vols patera »puisque la plupart se débarrassent de leur passeport pendant le vol ou à l'arrivée à Madrid et se font ensuite passer pour une nationalité africaine en situation de conflit pour demander l'asile.

Cependant, même si l'exécutif de Pedro Sánchez a accepté l'exigence d'un visa de transit pour les citoyens mauritaniens, le patch semble avoir été de peu d'utilité, comme l'a démontré ce qui s'est passé dimanche dernier à Barajas. Et c'est qu'il le rejet de plusieurs demandes d'asile a été le déclencheur d'une mutinerie avec tentatives d'évasion ce qui a mis en difficulté les policiers postés au poste frontière, qui ont été contraints de demander des renforts. Mais que se passe-t-il réellement lorsque votre demande d’asile en Espagne est refusée ?

La démarche pour demander une protection internationale à l’aéroport est simple mais vous devez remplir certaines conditions pour qu’elle soit acceptée. Comme l'explique le HCR, dès votre arrivée, vous devez vous présenter à un officier de la police nationale ou à un garde civil et l'informer que vous souhaitez demander l'asile. Si la personne qui demande protection ne parle pas espagnol, un interprète est mis à sa disposition. Dans le cas présent, un aéroport, il est obligatoire de vous faire assister par un avocat.

Expulsion dans 15 jours

Les démarches commenceront alors : un entretien personnel, au cours duquel vous devrez expliquez la raison pour laquelle vous ne pouvez pas retourner dans votre pays d'origineainsi que la fourniture de documents démontrant les événements racontés. Informations qui seront confidentielles.

Une fois l'entretien terminé, le citoyen demandeur d'asile doit rester à l'aéroport jusqu'à ce qu'il soit décidé si sa demande d'asile sera étudiée ou non par le gouvernement espagnol. À ce stade, le HCR explique que s'il décide d'étudier votre cas, il vous autorisera à entrer et à séjourner en Espagne pour poursuivre votre demande d'asile. En cas de rejet, un réexamen de la demande d'asile peut être requis.. Si la demande est refusée une deuxième fois (dans les 48 heures), l'étape suivante consiste à consulter un avocat pour voir s'il est possible de faire appel.

Quoi qu'il en soit, si l'État espagnol ne reconnaît pas qu'il existe un besoin de protection, Le demandeur doit quitter notre pays dans les 15 jourssauf si vous disposez d'un autre type d'autorisation de séjour.

Historique des demandes d’asile

Selon les données provisoires cumulées entre le 1er janvier et le 31 juillet 2024 rendues publiques par le ministère de l'Intérieur, Le nombre de demandes de protection internationale dans notre pays dépasse les 100 137. Si l’on tient compte du fait que l’année 2023 s’est clôturée avec un total de 163 220 demandes de protection internationale, à la fin de cette année, un nouveau maximum historique de demandes pourrait être atteint en Espagne.

Spécifiquement, 57,17 pour cent des demandes correspondent à des hommes et 42,83% aux femmes. Elle touche majoritairement les personnes entre 18 et 34 ans (50,87%) et entre 35 et 64 ans (29,60%). Le pourcentage de mineurs demandant une protection internationale atteint à peine 14,48 %.

La grande majorité des demandes d'asile ont été déposées sur l'ensemble du territoire national (95 939), le reste en postes frontières (3 393), CIE (515) et à l'ambassade (290). Comme le montrent les données de l'Intérieur, en tenant compte du pays d'origine des personnes cherchant refuge en Espagne, les personnes du Venezuela (37.851), de Colombie (25.811) et du Pérou (6.665) restent en première position, mais une augmentation significative des demandes des pays d'Afrique subsaharienne, principalement du Mali (6 323) et du Sénégal (4 936).

Concernant les résolutions de protection internationale, au cours de ces sept mois, notre pays a résolu favorablement 4 341 cas: 2 790 ont obtenu le statut de réfugié et 1 551, la protection subsidiaire. Face à celles-ci, 15 972 résolutions ont été défavorables. En revanche, 13 866 personnes ont obtenu une autorisation de séjour et de travail en Espagne pour raisons humanitaires. Il convient toutefois de noter que ces données n'incluent pas les personnes ayant bénéficié d'une « protection temporaire », comme les réfugiés de la guerre en Ukraine. Concrètement, au cours des six premiers mois de 2024, 18 127 personnes ont bénéficié de cette protection.

Bref, les données proposées par le ministère de l'Intérieur révèlent une augmentation imparable des demandes d'asile, ce qui en fait le pays tiers bénéficiant d'une protection internationale dans l'Union européenne. De même, on observe que le pourcentage de résolutions positives diminue par rapport au nombre croissant de refus.

IRESTE, plus connu sous le nom d'Institut de Recherche d'Enseignement Supérieur aux Techniques de L'électronique, est un média spécialisé dans le domaine de l'électronique.